« L’accueil de nouvelles populations : une chance pour l’Europe ou le risque d’un éclatement ? », c’est la question que se pose Emmanuel Argo, Conseiller international de la Société Civile Auteur de « Main basse sur l’argent des pauvres ». Dans cet écrit, il ressort les avantages de l’immigration massive dont l’Europe fait les frais ces dernières semaines si on sait que certaines parties du vieux continent ont aujourd’hui une population vieillissante. Lisez !
Introduction
La question de l’accueil des réfugiés et de celle des migrants en Europe est une nouvelle mise à l’épreuve après celle de la crise financière. Elle pourrait soit souder les peuples soit faire éclater cette belle construction historique dont la portée, en terme de progrès de civilisation, est considérable, même si elle reste à parfaire.
Ainsi, c’est à ce titre que nous autres, Européens, s’appuyant sur nos valeurs, devons-nous montrer complémentaires malgré nos différences et fraternels avec ces populations victimes de la guerre ou de la misère mais pas n’importe comment ni de façon désorganisée.
Avec le vieillissement de la population européenne, les migrations peuvent jouer en faveur du développement économique de certains pays. Cependant, loin de se faire concurrence les uns les autres, se pose désormais la question des conditions d’accueil puisque le risque d’un rejet massif par les populations autochtones peut remettre en cause la paix sociale.
Par ailleurs, faut-il continuer à profiter de ces migrants au risque de voir s’éterniser l’instabilité politique et économique des pays émergents ou en développement ?
Pour ces raisons, l’accueil de nouvelles populations, qu’elles soient constituées de réfugiés ou de migrants économiques, doit être organisé, planifié voire programmé et tenir compte des spécificités locales de chaque pays européen. Il en va de l’équilibre de ce continent, vieux par son histoire, mais jeune par cette merveilleuse utopie dont l’origine est celle d’une paix durable entre des peuples qui se sont entretués pendant des siècles.
I-Où en sommes-nous ?
Il y a plusieurs « Europes » :
Sur le plan historique, un passé de conquêtes, de domination et d’esclavage a fait de l’Europe un concentré de pays dont la prospérité a été réalisée grâce à une politique coloniale sans état d’âme. Sans parler de honte, il reste dans la mémoire européenne un certain malaise à ce sujet.
Sur le plan économique, malgré la mise en place de la monnaie unique, du point de vue politique, culturel et social, tout reste à faire : un gouvernement, un authentique suffrage universel qui respecte le droit de vote, une harmonisation fiscale... Par ailleurs, l’Europe quitte lentement l’ère industrielle amorcée à la fin du XVIIIème siècle pour entrer dans une nouvelle économie dont une des conséquences les plus visibles est celle de la disparition de milliers d’emplois. Cette mutation qui se passe du travail des hommes pour optimiser les profits va entraîner des bouleversements sociaux considérables. Si les mutations sont des phases logiques d’évolution de toute civilisation, en revanche, la rapidité avec laquelle celle-ci se réalise est inédite. Comment vont réagir les nombreux laisser pour compte de cette transformation ?
Enfin, l’évolution climatique reste un élément à ne pas négliger. Le réchauffement des océans va entraîner des changements climatiques sur les franges littorales mais également à l’intérieur des terres, dans des zones où l’excès de pluie va entraîner l’érosion et l’appauvrissement des sols. Il faut s’attendre à des migrations internes de population d’une région vers une autre.
II-Y a-t-il une réelle différence entre réfugiés et migrants économiques ?
1-Le statut de réfugiés : que dit le Droit international ?
Selon la Convention relative au statut des réfugiés de 1951 et le "Protocole relatif au statut des réfugiés" de 19673, les pays doivent accorder l’asile aux réfugiés et ne peuvent pas forcer un réfugié à retourner dans son pays d’origine. Cependant, de nombreux pays ne prennent pas en compte ce traité : au 1 er décembre 2006, 147 pays en sont signataires dont les membres du G8 et la Chine.
Généralement les réfugiés sont des personnes fuyant la guerre (comme ceux venant d’Irak et d’Iran ainsi que ceux d’ex-Yougoslavie) qui ont connu diverses guerres et révolutions comme c’est actuellement le cas pour la Syrie et la Lybie.
Comment traiter en particulier l’urgence sanitaire des réfugiés du Moyen Orient ? Elle a deux origines : une situation de guerre et un bouleversement climatique. Dans les deux cas, des populations entières fuient la mort en abandonnant tout sur place pour sauver leur peau.
Deux approches différentes : en cas de guerre, les réfugiés peuvent retourner chez eux après le conflit. Il s’agit donc d’un accueil temporaire.
En cas de bouleversement climatique majeur, les populations ne retourneront plus jamais sur place.
Cependant s’interroger actuellement sur l’accueil des réfugiés du Moyen Orient, c’est déjà poser une problématique qui se répètera dans l’avenir en raison des conséquences du réchauffement climatique.
Un postulat reste incontestable : il faut réaffirmer que la vie d’un homme 3 est sacrée sans distinction de couleur, de culture, de niveau social ou de religion.
Evolution du « migrant économique » : A la différence des réfugiés politiques ou climatiques, les migrants économiques effectuent des changements de régions ou de territoires par culture ou tradition, nécessité familiale ou opportunité.
• Des migrations sud-nord : ces migrations ont longtemps été encouragées par des Etats, ex colonisateurs, qui ont passé des accords avec leurs anciennes colonies. Ces mouvements ont donc toujours été connotés par une augmentation de richesses de part et d’autre tant à l’échelle familiale qu’à l’échelle d’un pays. Elles s’inscrivent dans une durée, généralement celle d’une vie professionnelle car le migrant, s’il a été bon gestionnaire, a préparé son retour pour vivre une retraite tranquille dans son pays d’origine.
Le rapprochement familial initié en France dans les années 1970 par Valéry Giscard d’Estaing a entraîné un changement de comportement. Les hommes se sont installés durablement avec leur famille et leurs enfants inscrits dans les mêmes écoles que les autochtones. Ceux-là se sont majoritairement assimilés à la population locale.
Malheureusement les politiques ségrégationnistes des villes les ont relégués dans des quartiers de la périphérie urbaine. C’est là l’origine des conflits communautaires des 2èmes et 3ème générations qui provoquent actuellement des mouvements xénophobes.
• Des migrations Est-Ouest :
Avec l’effondrement de l’ex URSS dans les années 1990, des pays de l’est ont intégré la Communauté Européenne apportant une main d’œuvre nouvelle à bas coût, majoritairement chrétienne et blanche et donc moins visible et plus facilement assimilable dans la conscience collective française.
Comme elles viennent de pays du même continent européen, ces populations ont initié une nouvelle génération de migrants économiques plus mobiles, allant là où on a besoin d’eux et n’ayant pas vocation à s’installer durablement dans le pays d’accueil. C’est une main d’œuvre souple, pas chère et travailleuse, recherchée par les entreprises et qui ne pose pas les mêmes problèmes que les migrants issus des anciennes colonies. Leurs transferts et envois d’argent vont essentiellement à la préparation de leur retour définitif au pays. Leurs déplacements a permis à leur pays de progresser rapidement. La Pologne est l’exemple le plus flagrant, comme l’a souligné son ancien Président Lech Walesa, dans une préface pour le livre de l’auteur de cet article qui s’intitule : Main basse sur l’argent des pauvres.
Actuellement on peut constater la même mobilité chez les populations venues d’Afrique ou d’Asie d’autant que les transports et communications sont plus nombreux et faciles. Internet a aboli les frontières. Les Remitt@nces (néologisme, créé par l’auteur du présent article, qui traduit cette réalité) sont la traduction économique de ces flux d’argent. Ces migrants, lorsqu’ils arrivent à sortir de la clandestinité, restent tant qu’il y a du travail et vont ailleurs s’il y a mieux. Ils sont « volatiles ». Ne se pose donc plus, pour les pays d’accueil, la question de l’intégration ou de l’assimilation comme dans les 4 années 60, 70 et 80, mais la mise en place d’infrastructures qui leur permettent de vivre dignement, le temps de leur emploi. Ces migrants deviennent ainsi majoritairement ‘saisonniers’. Pour cette nouvelle génération de migrants, le monde n’est qu’un seul pays.
Ainsi, la gestion des réfugiés et celles des migrants économiques se retrouvent donc sur un point : dans les 2 cas, les pays d’accueil doivent s’entendre pour mettre en place des lieux et des structures pour héberger temporairement ou à moyen terme ces populations qui, majoritairement, ne sont pas appelées à rester. Ce qui bat en brèche la xénophobie et le racisme de certains groupes politiques qui instrumentalisent le problème à des fins électoralistes. C’est là que l’Allemagne a une longueur d’avance sur les français.
II-Face au flot de réfugiés, quelle est la réponse actuelle ?
Pour une même situation il y a trois approches politiques différentes : - L’Allemagne et l’Autriche sont pragmatiques et voient dans l’accueil des réfugiés un effet d’aubaine économique et sociale qui risque en effet de leur apporter dans l’immédiat un véritable avantage mais à long terme un risque d’éclatement culturel social et une perte de compétitivité économique en cas de retour massif des réfugiés dans leur pays. A moins qu’il ait la première place pour participer à la reconstruction.
La France, jacobine, nation une et indivisible qui a œuvré dans ce sens depuis le Renaissance, réfléchit d’abord, se tâte, car terre d’accueil par tradition et de culture, elle envisage non un accueil temporaire de ces réfugiés, mais un accueil durable avec à la clef une volonté d’intégration ou d’assimilation ; qui suppose chez le réfugié de faire table rase de son passé. De là un malentendu entre ceux qui n’envisagent pas forcément de s’installer définitivement et les populations autochtones qui craignent d’être envahies. Les pays de l’ex URSS. Pays à peine émancipés et membres récents de l’Union européenne, iIs n’ont pas encore de bases sociales assez solides pour envisager l’accueil de réfugiés, d’autant que chrétiens et musulmans se sont fait la guerre dans les années 90.
III - Un accueil programmé et planifié :
- Profils des réfugiés et problématiques sociales et culturelles à prendre en compte :
1er cas : Les réfugiés du Moyen Orient : En danger de mort, ils fuient la guerre. Pour la plupart, ce sont des personnes d’un bon niveau intellectuel qui parlent au moins l’anglais, connaissent leur droit de réfugiés et font partie de la classe moyenne. Ils sont d’abord en demande d’un territoire pacifié pour se protéger mais restent propriétaires des biens qu’ils ont dû abandonner. Ce qui suppose qu’ils entendent retourner au pays et prendre leur part dans la reconstruction future. Ils ne viennent donc pas nous envahir mais chercher avant tout protection. Par ailleurs, s’ils paraissent agressifs ou revendicatifs c’est qu’ils subissent la peur depuis des années. Leur état d’esprit est totalement différent du nôtre et il faut d’ores et déjà envisager une approche et un accompagnement psychologiques particuliers de ces populations traumatisées. Leurs propos et leurs idées sont étroitement mêlées à la peur à quoi s’ajoutent une religion et une culture différentes. C’est pourquoi, ils sont différents de nous et il y a lieu de réfléchir à la mise en place de bonnes conditions de formation et de communication pour que ces populations et les nôtres puissent se comprendre. Mais les bonnes intentions et les bons sentiments ne feront pas tout. Car, même si les conditions de leur exile sont dramatiques et quand bien même le droit international les protège, il est juste de rappeler aux réfugiés qu’ils doivent avant tout accepter et respecter les principes et valeurs fondateurs des pays d’accueil.
2e cas : Les migrants économiques : c’est la pauvreté qui les fait fuir. Soutenus par leur famille qui voit en eux leur « assurance vie », ils vont là où ils sont sûrs de gagner de l’argent. Mettant leur vie en péril, ceux-là sont prêts à faire des sacrifices et à accepter des conditions de vie difficiles et subir des contraintes matérielles. Ils passent un deal avec leur vie et sont particulièrement adaptables aux contingences. A la différence des précédents, bon nombre d’entre eux sont clandestins.
-Des propositions : Le droit international doit-il s’imposer au droit des pays d’accueil ? Autrement dit, un pays a-t-il le droit de s’opposer à l’accueil de réfugiés au motif que les populations autochtones sont les seules à pouvoir disposer de leur territoire ? Dans le même temps, les règles fondamentales et les habitants de ce pays doivent-ils subir les exigences de ceux qui sont accueillis ? Les propositions qui suivent tiennent compte de ces questions.
Plan-Cadre européen commun de référence pour réfugiés.
1-Mise en place d’un PLAN-CADRE décennal Européen de protection, et d’évacuation par corridors et ponts humanitaires, pour l’accueil (transitoire ou définitif), de réfugiés victimes de guerres et autres conflits politiques.
Cette action doit être étudiée et préparée par les instances Européennes et les Nations Unies. La création de centres sous l’égide des Nations Unies, prolongés par des couloirs humanitaires protégés, éviterait la prise en main des réfugiés par des passeurs et la mise en péril permanente de leurs vies.
2- Parallèlement, Tables rondes prioritaires réunissant les belligérants des pays en guerre ou en conflits : Syrie, Irak, Libye, Arabie Saoudite, Iran... De telles initiatives faciliteraient la mise en place de gouvernements multipartites de réconciliation, de paix et d’unité nationale.
- Il faut associer la Russie comme partenaire majeur influant de cette région du monde. La réintégrer au sein du Sommet des Chefs d’état et de gouvernements G8 participerait à décrisper la situation. D’autant que la France, l’Allemagne, l’Italie, le Royaume Uni et le Président de la Commission européenne sont au premier chef concernés par la crise. L’Union européenne est représentée au Sommet par le président de la Commission et par le président du Conseil européen.
Certains Etats envisagent de passer par la solution de l’intervention militaire au sol. Ne devrait-on pas prendre d’abord en compte ce qui s’est effectivement passé en Lybie ainsi qu’en Irak après de telles initiatives ? - En dernier ressort, ne faudrait-il pas associer aux forces d’armées d’intervention internationales, des réfugiés valides de Syrie ou d’Irak, en l’occurrence, et sous certaines conditions, comme membres suppléants désireux de libérer leur patrie afin de restaurer une paix durable ? Si une intervention militaire est décidée par des pays membres de l’Union européenne pour combattre ceux qui provoquent l’exode des réfugiés, il est également nécessaire de rappeler aux réfugiés que pendant la 2de guerre mondiale, des civils européens ont rejoint l’Angleterre pour combattre le nazisme auprès des alliés. Que des Français, y compris des lointains départements et territoires outre-mer ont rejoint le Général de Gaulle pour libérer leurs propre pays la France. La tranquillité et la paix sont parfois à ce prix-là.
3-Etablir un inventaire de zones géographiques européennes, y compris ultrapériphériques, en mesure d’héberger dans l’urgence ces populations. Par ailleurs, créer des structures d’hébergement (villages, quartiers…) administrées par des fonctionnaires locaux. Les hébergements sont dotés de matériels sanitaires, d’installations techniques et de logistique de communication ; des dotations en ressources humaines (personnels de santé, de formation et d’intendance) gèrent le fonctionnement quotidien de ces entités où le séjour est temporaire dans l’attente d’un accueil définitif dans la même ou une autre région.
Actuellement des réfugiés font un détour pour entrer en Guyane française en passant par le Brésil. A cet effet, ne pourrait-on pas envisager l’aménagement d’un site d’accueil dans le département Français de Guyane, comme cela a été le cas pour l’installation des Hmongs (groupes villageois originaires du Laos qui ont fuit le communisme en 1975). La Guyane qui est peu peuplée, possède un territoire qui fait environ 1/9 de la superficie du territoire national français. Par ailleurs, Kourou accueille un centre spatial mondial, symbole qui fait de cette région une terre de technologie de pointe qui gomme son passé de terre de relégation.
La reconnaissance par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés de leur statut de réfugiés politiques leur permet d’être accueillis dans divers pays occidentaux. Les États-Unis en accueilleront quelque 100 000 et la France 10 000. On leur prépare en Guyane des villages créés de toutes pièces avec l’idée d’y transférer des groupes de familles pouvant retrouver leurs conditions de vie antérieures. Ces dispositions sont soutenues financièrement par l’Union Européenne.
4-Les financements de ces plan et programmes :
Redéfinir l’aide au développement qui doit être utilisée comme levier coercitif privant de ressources les dirigeants des pays en guerre ou conflits. Il doit être distribué en associant davantage la Société Civile. - Gel des avoirs des décideurs publics et économiques des pays qui n’assurent pas la protection de leurs populations - Prélèvement d’impôts sur les commissions perçues par les sociétés de transfert d’argent tels que Western Union, Money Gram… pour constituer, entre autre, un fonds d’aide international destiné à faciliter l’installation des migrants dans leur pays d’origine. Le montant des transferts d’argent représente plus de 6 fois l’aide au développement
5-Accompagner l’accueil du point de vue de la loi :
Mise en place d’une charte européenne adoptée par le Parlement européen définissant les principes de l’accueil ; les droits et devoirs seront précisés par chaque pays dans le respect de leurs différences. - La politique des bons sentiments est source de malentendus. Les réfugiés et migrants ont conscience qu’ils constituent ensemble, du fait de leur nombre croissant, une force. Nous devons en tenir compte dans la gestion de ces populations malmenées par les guerres civiles. Ils doivent savoir que ce que notre pays offre en priorité, c’est avant tout la paix. - Nous devrons pratiquer le parler vrai ; en tant que pays d’accueil nous devons aussi agir avec réalisme et pragmatisme et dire qu’ils ne pourront ici, continuer à vivre avec le même standing qu’ils ont laissé au pays. Le pays d’accueil n’est pas un eldorado. - Il est nécessaire de distinguer ceux sont seulement venus se protéger, ceux qui ont l’intention de revenir chez eux après les conflits et ceux qui veulent s’installer durablement en Europe. La gestion de ces groupes n’est pas la même. - Les réfugiés doivent au départ de leur exil connaître les devoirs qu’ils ont vis-à-vis de ceux qui les accueillent. D’où la mise en place de centres de renseignements consulaires leur délivrant les informations en Français et traduites systématiquement dans les langues de leur pays, voire régions. Établissement de sauf-conduits avec délivrance de papiers d’identité temporaire. - Afin de faciliter le dialogue avec les pays d’accueil, les réfugiés devraient désigner ou élire des représentants pour constituer un Conseil représentatif parlant au moins une des langues officielle de l’Europe. Ceci pour désamorcer toute tentative de conflit avec les garants du maintien de l’ordre public dans les pays d’accueil. Il faut être clair : nous leur offrons la paix mais à nos conditions pour éviter une menace de la paix sociale.
Emmanuel Argo
Conseiller international de la Société Civile
Auteur de « Main basse sur l’argent des pauvres »